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(As We May Link, c’est une histoire du Web et de l’Hypertexte en 8 épisodes. Si vous avez manqué le début n’hésitez pas à reprendre au premier article, c’est ici : https://serviceplan.blog/fr/2021/09/as-we-may-link-la-blibliotheque-des-origines/.)

Ce huitième – et dernier – épisode de As We May Link sonne comme un résumé de tout ce qu’on a pu se raconter au cours des emails précédents. Mais également comme un manifeste pour préserver à la fois l’hypertexte, la curiosité, la diversité des sources et l’indépendance des données en ligne. Une sorte de manifeste pour un nouvel hypertexte !

Conceptualisé dans les années 1940 à la fois dans les œuvres de fiction de Jorge Luis Borgès et dans l’imagination de Vannevar Bush, l’hypertexte fait partie de notre patrimoine depuis la naissance de l’humanité. C’est tout simplement la façon dont nous pensons au quotidien, dont nous associons les idées, les faits, les concepts pour tisser le fil de nos pensées. L’hypertexte, même s’il ne s’appelait alors pas comme ça, s’exprime depuis toujours dans la littérature, au cinéma et dans notre façon de partager nos goûts et nos coups de cœur culturels avec amis et proches.

S’il est apparu comme une composante essentielle de l’Internet des origines – figé un temps par Tim Berners-Lee, son World Wide Web et son HTML – c’est parce que les avancées technologiques des années cinquante et soixante ont permis non seulement de mettre toute la Terre en réseau, mais aussi de faciliter l’accès de ce réseau au plus grand nombre. L’hypertexte, dans l’esprit des années 1990, c’est l’accès à l’information pour tous avec un niveau de simplicité jamais égalé.

Mais aujourd’hui, cet idéal de liberté d’accès à l’information est menacé. Menacé par les GAFA qui, à force d’interfaces simplistes et instinctives, réduisent notre capacité à chercher de l’information. Google et Facebook, pour ne citer qu’eux, nous enferment petit à petit dans des fils de news et des résultats de recherche dont les algorithmes modèlent l’horizon des connaissances. Impossible d’être curieux quand Facebook ne vous propose qu’à longueur de fil des recettes de cuisine ou des vidéos complotistes.

Pourtant, les technologies émergentes, qu’elles soient basées sur l’image et la vidéo – comme la réalité augmentée – ou avec plus d’anticipation sur les interfaces cérébrales, promettent encore de beaux jours à notre curiosité. Et l’on peut encore, à l’aide d’interfaces simples, lier entre elles idées et connaissances, lieux et culture, pensées et musiques… Les outils sont là. Il ne nous manque en fait qu’une plus grande liberté d’accès aux contenus et – parfois – quelques bases techniques pour bâtir à nouveau un environnement numérique riche de librement parcourable.

Pour cela, il nous faut rebâtir des communs et s’affranchir des plateformes qui monnaient l’accès aux contenus à grand coup de publicité, d’abonnement et d’achat de nos données personnelles. Les ressources libres d’accès existent déjà, il faut s’en emparer et les nourrir !

Mais il faut également en construire de nouvelles, consultables et partageables par tous. Et pour cela, il faut que chacun puisse construire, demain, son propre havre de connaissance. Un défi technique ? Peut-être un peu, Un défi qui demande à chacun à maîtriser, voire à réapprendre le Web pour le bénéfice de tous.

Voilà comment pourrait se résumer ce Manifeste du nouvel hypertexte : s’affranchir des plateformes et s’assurer qu’à nouveau, le maximum de connaissances et d’idées soient accessibles et partageables librement pour le plus grand nombre !


As We May Link, c’est un voyage au cœur de l’hypertexte que vous propose l’agence de design digital Plan.Net France : 8 épisodes au cours desquels on parle de la façon dont créons des liens, des origines de l’hypertexte, des menaces qui pèsent sur lui et des opportunités que nous avons à le développer. Huit épisodes à retrouver sur ce blog, et sur les réseaux sociaux.