Digital Sunrise, 2021, l'année du numérique positif

Traditionnellement, le mois de janvier est à la fois celui des bilans et des résolutions. Le bilan des mois écoulés et de ce qu’ils ont apporté comme tendances et comme espoirs ; les résolutions pour l’année à venir et la liste des actions à mener pour bâtir – on le souhaite – un avenir meilleur.

2020, année hystérique

Du côté des bilans, on ne va pas revenir sur l’année de la Covid-19. L’épidémie qui a touché le monde a changé les habitudes, imbriqué plus que jamais la sphère privée et l’environnement professionnel, poussé à outrance la digitalisation des entreprises, fait de nous des adeptes du click & collect et des apéro-zoom. Contexte oblige, 2020 a été l’année de l’hystérie numérique. Nous n’avons jamais passé autant de temps sur Netflix, envoyé autant de messages, partagé autant notre image, diffusé autant de données. Nos sociétés occidentales n’ont jamais été aussi connectées, dépendantes des smartphones, des écrans et des Data. Et les images qui nous viennent des expérimentations chinoise annoncent clairement que la route de la numérisation n’a pas fini d’être tracée.

Il y a du bon et du moins bon dans cette digitalisation galopante. Les outils numériques ont permis de garder le contact pendant les périodes d’isolement, en famille ou entre collègues. Ils ont permis d’assurer une activité, et donc des revenus, à certaines catégories professionnelles. Ils ont également montré leur importance croissante dans la dénonciation des injustices et la mobilisation des espoirs. On n’oubliera pas qu’après les #MeToo de 2019, l’année 2020 a été l’année de #BlackLivesMatter, un mouvement dont l’ampleur et la mobilisation n’auraient pas été possible sans les outils numériques, les caméras, les réseaux sociaux et leur capacité d’amplification [1]. Mais un mouvement dont il reste encore à trouver un aboutissement concret.

Parce que 2020 aura également été une année sombre pour les outils digitaux. L’emprise des réseaux sociaux – Facebook en tête – augmente, et les tentatives de régulation de ce Léviathan du contenu et de la publicité n’aboutissent toujours pas, laissant la voie libre aux extrémismes et à la manipulation. L’instantanéité de ces mêmes réseaux a continué à modeler notre paysage médiatique, laissant parfois de côté la raison et la prise de recul nécessaires à la vie dans une société harmonieuse. Les discours emprunts de solutionnisme technologique restent d’actualité – y compris dans la sphère politique [2] – malgré les échecs des modèles de Smartcity à Toronto ou à Songdo. Et enfin, l’empreinte écologique des outils numériques est en 2020 plus importante que jamais, alors que l’urgence climatique se fait de plus en plus pressante.

Comme toutes les années d’hystérie, 2020 nous aura fait naviguer entre crises et espoirs de mois en mois en laissant finalement un bilan complexe : nous ne reviendrons jamais en arrière sur cette société digitale, elle nous accompagnera encore longtemps, mais il devient urgent pour chacun de prendre conscience de ses dérives et de trouver – chacun à sa mesure – le moyen de lutter contre elles.

2021, année responsable

Pour autant, l’année 2021 ne démarre peut-être pas sous de si mauvais signes. Dans le flot d’actualité de ces dernières semaines, occupé en grande partie par la pandémie et l’actualité politique américaine, on voit poindre les premiers discours, les premières actions de lutte contre l’hystérie ambiante.

Elles sont juridiques et politiques. En décembre, 46 états américains ont déposé une plainte contre Facebook pour position monopolistique [3]. La commission européenne semble vouloir durcir le ton face aux politiques fiscales des GAFA [4]. Les travailleurs de Google ont, en ce début d’année, fondé le premier syndicat de l’histoire de l’entreprise [5]. Et enfin, Facebook et Twitter ont, pour la première fois en quatre ans, suspendu les comptes de Donald Trump à la suite des évènements du Capitole américain du 6 janvier.

Des signes qui permettent d’imaginer une année numérique 2021 responsable. Responsable quant à l’impact du numérique sur nos vies quotidiennes, nos opinions et nos relations avec les autres. Responsable quant à la place qu’occupent ces outils dans nos vies. Mais une année responsable uniquement si chacun des professionnels – de plus en plus nombreux – qui opèrent au quotidien dans les sphères digitales agit également pour un numérique positif.

5 principes pour un numérique positif

Pourquoi parler de cela quand on est une agence de design digital ? Aujourd’hui, être partie prenante de l’écosystème numérique, c’est être au choix une composante de l’hystérie ou un apporteur de solutions. Chaque agence, chaque acteur digital devra en 2021 choisir les actions qu’elle entend mener pour ce monde numérique positif que nous souhaitons tous.

Pleinement conscients de notre impact sur la société et le monde qui nous entoure, par le biais de nos développements d’outils digitaux, nous nous engageons chez Plan.Net à respecter 5 principes d’un numérique positif :

  1. Se poser la question non plus des utilisateurs – ces personas parfois désincarnés qui ont envahi les méthodologies – mais des humains qui sont exposés et impactés, parfois indirectement, par les outils que nous concevons.
  2. Interroger l’impact écologique de nos actions et de nos architectures, et réduire celui-ci dès que cela est possible.
  3. Imaginer un monde numérique ouvert, accessible et interopérable, qui prend en compte les particularités d’usage de chacun et qui laisse une place aux outils libres ainsi qu’aux alternatives déconnectées pour ceux qui le souhaitent.
  4. Cesser de penser que le digital est LA solution à chacun des problèmes et savoir revenir en arrière, proposer des outils parfois plus simples et moins impactant quand ceux-ci sont suffisants.
  5. Ne jamais s’arrêter de penser positivement les outils numériques – dans la lignée de la volonté de diffusion et de construction de communs des pionniers du Web – tout en gardant conscience des limites et des effets néfastes de ceux-ci

En 2021, nous pouvons ainsi continuer d’être fiers de travailler dans une agence numérique et apporter notre pierre – modeste – à la construction d’un monde digital plus juste, inclusif et réellement utile.

C’est ça, être une agence numérique positive.

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